L’Agence mobilise ses expertises, élargit ses méthodologies d’observation et croise les échelles et les analyses pour accompagner encore davantage les collectivités dans l’appréhension des tendances lourdes et des signaux faibles lors de l’élaboration des projets de territoire et de planification.

L’observation et l’analyse des dynamiques démographiques et sociales

À l’aide d’outils d’observation territorialisée et de méthodes d’enquêtes adaptées

Par les approches quantitatives et qualitatives, l’Agence apprécie l’évolution des modes et cycles de vie des populations, ainsi que celle des inégalités sociales, territoriales et d’accès aux services et aménités urbaines. Elle s’intéresse aux flux et stratégies résidentielles des populations et aux processus de fragmentation. Facilitatrice des coopérations territoriales et institutionnelles, l’Agence est également cheville ouvrière des études de l’OBS’y, le réseau des observatoires de la métropole grenobloise.

Afin de partager une culture du territoire d’intervention, elle diffuse et valorise ses observations à travers des productions spécifiques (Nos données en images) et des outils de cartographie en ligne des données statistiques (Vos territoires à la carte et VizuAliz).

Au service de la planification des territoires

Observatrice et prospectiviste, l’Agence place son expertise de l’analyse démographique au service de ses membres dans l’élaboration des projets de territoire, avec une attention forte à la prise en compte des questions de cohésion sociale, santé et bien-être dans les documents d’urbanisme.

Des territoires connaissent une véritable dynamique économique et d’attractivité, tandis que d’autres sont confrontés au déclin industriel, au retrait des services publics, à la désertification médicale, à la paupérisation des habitants. Cette connaissance indispensable à tout projet urbain prend notamment la forme de diagnostics territoriaux mais aussi d’observations thématiques comme celle du Grand Territoire, poursuivie en 2019 au prisme du pouvoir d’achat.

L’appréciation des besoins spécifiques des territoires et des populations

Par l’articulation des modes et du cadre de vie

Pour apprécier les dynamiques sociétales, l’Agence travaille historiquement avec les communes - puis leurs communautés - à la prospective démographique. Elle facilite la lecture des modes de vie et des besoins des populations par la réalisation de diagnostics préalables à l’implantation de nouveaux équipements (sportifs, culturels, scolaires, associatifs…) ou services sociaux et médicosociaux. En témoignent l’étude de programmation urbaine du Grand-Lemps qui tient compte de l’intégration d’un nouvel Ehpad dans le cadre d’un projet urbain de centre-bourg ou le diagnostic gérontologique réalisé en amont d’une expérimentation de nouvelles offres de services de type Ehpad « hors les murs », en faveur du maintien en autonomie des ainés dans le nord-Isère.

Par l’étude des besoins des populations spécifiques à l’aune des politiques publiques

En croisant ses expertises (du social, de la santé, des mobilités ou encore de l’habitat), l’Agence contribue directement aux politiques de cohésion sociale et urbaine. Elle intervient en appui des communes qui souhaitent développer l’observation sociale et élaborer des analyses des besoins sociaux. Elle accompagne particulièrement les transitions des modes de vies, en prenant en compte les freins au changement et la capacité d’adaptation des habitants. C’est par exemple l’enjeu de l’accompagnement du CCAS d’Échirolles dans l’élaboration de son ABS (Analyse des besoins sociaux) qui questionne l’amélioration des conditions environnementales et des conditions de vie.

L’Agence mène également des études autour de publics spécifiques pour éclairer les politiques publiques, à l’image de l’analyse du respect de la carte scolaire et de la réussite scolaire des collégiens de la métropole grenobloise.

L’accompagnement du Département et de l’État pour le diagnostic des difficultés de logement dans le cadre du Plan départemental d'actions en faveur du logement et de l'hébergement des défavorisés (Paldhi)  ou encore, l’animation d’ateliers d’étudiants autour des choix résidentiels et de mobilité des habitants face à la précarité énergétique, illustrent des méthodes employées par l’Agence pour mettre en lumière les vulnérabilités des individus et des territoires et définir des orientations stratégiques.

L’aide à l’évaluation des politiques de cohésion sociale

En montant des dispositifs d’études spécialisés dans l’appréciation des vulnérabilités

Pour alimenter le Contrat de ville et les projets de renouvellement urbain, l’Agence accompagne la Métropole grenobloise dans sa connaissance des habitants et problématiques de la géographie prioritaire, ainsi que sur des approches des différenciations scolaires et de la tranquillité publique. Par exemple, tout au long du NPNRU 2020-2026, une cohorte d’habitants des Villeneuve est mise en place pour évaluer les conséquences et bénéfices de la rénovation urbaine sur le bien-être des résidents.

L’Agence participe enfin depuis longtemps à l’élaboration d’outils en faveur des politiques de l’habitat, d’attribution des logements sociaux et des stratégies foncières qui favorisent un accès au logement pour tous et la mixité sociale. Elle alimente les réflexions sur les façons de rénover l’habitat déqualifié ou de créer du logement abordable dans les territoires tendus.

En renforçant la prise en compte de la santé et du bien-être des habitants

L’Agence s’attache à mettre en musique l’urbanisme avec la santé, le lien social et le bien-être. Elle développe des méthodologies nouvelles, plus participatives, pour mieux aborder les conditions de vie des habitants et les problématiques du mieux vivre (ex. Ibest). En partenariat depuis 2017 avec l’Agence régionale de santé (ARS), elle conduit des Évaluations d’impact sur la santé (EIS) dans les territoires défavorisés et expérimente, pour mieux prendre en compte la question de la santé dans les documents de planification et les projets d’aménagement ou de requalification urbaine (EIS). L’expérimentation de l’intégration d’un volet santé au Programme local de l’habitat de Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté illustre cet enrichissement constant des politiques de cohésion sociale.

Et demain ?

L’enchaînement des crises sociales et sanitaires impose d’enrichir qualitativement la mesure des conditions de vie des habitants et les réflexions autour des travailleurs pauvres ainsi que de repenser les modalités d’expression démocratique dans l’élaboration des projets de territoire. Il impose également d’accélérer les évolutions, en articulant mieux encore les pratiques de vie quotidienne et l’offre de services et d’équipements à l’échelle de la Grande région Grenobloise, pour renforcer les solidarités territoriales entre espaces métropolitains, périphéries et ruralités.

En effet, la pandémie en cours révèle que les capacités du système local de santé, le tissu urbain et ses aménités, ou encore les conditions de logement, sont autant de variables qui affectent le vécu du confinement et·ou qui augmentent les risques de contamination. Elle rend visible de manière inquiétante l’interdépendance structurelle qui nous lie les uns aux autres. À moyen et long terme, il s’agira de développer les gouvernances et coordinations locales en matière d’alimentation, d’accès aux droits et aux soins, de lutte contre les violences intrafamiliales... De fait, les politiques publiques de cohésion sociale intègrent la lutte contre les inégalités. L’individualisation des modes d’occupation des logements et le vieillissement des populations sont des exemples de tendances lourdes, que les projets d’aménagement du territoire doivent considérer fortement. De façon générale les plus vulnérables, en premier lieu les familles monoparentales, les jeunes et les séniors isolés, doivent être mieux pris en compte dans la conception des villes.

Ces politiques publiques intègrent également la lutte contre les discriminations. Depuis quelques, années les débats sur le caractère systémique des comportements et violences racistes et sexistes touchent le grand public et militent en faveur d’un urbanisme plus inclusif, appelant notamment de nouvelles formes de concertation qui obligeraient à davantage de diversité des habitants consultés (jeunes, femmes, faiblement diplômés…). Sur cette question, l’Agence peut également jouer sa partition, dans la mise en place de diagnostics plus participatifs, et dans l’orientation des projets urbains et d’aménagement eux-mêmes, afin de les rendre plus inclusifs.